Paris 06h37
Vientiane 12h37
Expéditions Spéléologiques au Laos
 

vendredi 24 janvier 2003

   
Nicolas

Tham Phou Khan, la grotte du Bouddha couché.
En cette matinée où certains d'entre nous sont partis vers la perte de la Nam Xong dans les montagnes, Eric, Geooffroy, Francois, Fabienne et moi sommes partis vers l'ouest, vers Tham Phou Khan, grotte très touristique mais également très mal topographiée. C'est donc notre mission du jour. Apres une bonne demi-heure de motoculteur, le transport rural et local, nous arrivons devant un cours d'eau bleu azur, sans doute la résurgence de la cavité, du moins de sa partie active qui reste à découvrir... Une courte mais pénible ascencion et nous y sommes : la grotte est très vaste et ne correspond en rien à la topo que nous avons. Il y a déjà des visiteurs qui s'étonnent un peu de notre accoutrememt et de cette manie de tendre un métre ruban en criant des chiffres cabalistiques que je collecte dans un drôle de carnet jaune. Même Bouddha, allongé sous son palanquin, semble sourire de notre activité. Chemin faisant, nous croisons des gouffres inexplorés, un ressaut qui nous attendra (la topo d'abord !), une galerie qui se termine en chatière sur puit... Nous faisons 800 m de topo pour boucler le cheminement dans la grande salle d'entrée en suivant sans la lacher la paroi de droite... Un fort potentiel donc pour cette cavité que l'on croirait délaissée par les italiens ou les anglais, voire par nos collègues. Il faut dire qu'elle est vraiment très parcourue et en redescendant - les yeux pleins d'espoir - la meute de vacancier paressant au soleil nous surprend un peu après le calme de THY et TPLS. Qu'à cela ne tienne : nous nous jetons tout habillés dans l'eau azuréenne en espérant qu'elle se teinte du rouge de nos guenilles boueuses. Même pas...
Il y a des fois où l'on se dit que la vie est belle.


Frédéric

Expe dans la jungle
A peine arrive a Vang Vieng, je suis embarqué dans le groupe en partance pour la perte de la Nam Xang Hua en compagnie de Gael, Lena, Yann et Garbriel.
Nous retrouvons par chance le guide de l'année dernière qui accepte de suite de nous conduire dans la montagne. Il se fait dailleurs accompagner de deux amis Hmongs dont un est arme dune Kalaschnikov. Le ton est donné !
La montée est longue et penible. Les guides courent sur les pierres, seulement chaussés de tongs. Nous transpirons a grosses gouttes dans cette jungle humide et très fournie. Je regrette vite de porter un short. Les feuillages sont urticants et la transpiration brûle les petites plaies que nous nous faisons a chaque instant.
Au terme de 3 heures de grimpe nous atteignons le lit de la riviere que nous cherchons. Elle est a sec, bon signe...
Nous prenons a peine le temps de manger, et attaquons l'équipement du gouffre. Il est vraiment impresssionnant !
Vers 18h30 la nuit nous rattrape et décidons de remonter rejoindre les guides qui ont fait un feu, cuit du riz gluant dans un bambou et posé leur arme sur une pierre du canyon d'accès au gouffre.
A 20h30 chacun se fait une place au coin du feu, nous discutons avec les Hmongs dans un melange de lao et d'anglais puis nous couchons, completement vannés.
Vers 3h00 du matin, je me fait réveiller par des cris dans la jungle. Je me dis que l'on est le 25 Janvier, je dors dans la jungle aux côtés de fiers montagnards locaux, on a descendu une bonne partie du gouffre et ce matin je mangerai du rat et des chauves-souris attrapées par les guides pourle petit dejeuner... Au fait c'est aussi mon anniversaire aujourdui, j'ai 31 ans, dans la jungle laotienne au bord du gouffre de la Nam Xang Nua.

Fred


Etude et Exploration des Gouffres et Carrières -