mardi 25 février 2014
GaëlIncursion dans la vallée de la Nam Fuang – Clément, Jean-Baptiste et Gaël
Apres les retrouvailles des membres de l'équipe dans le train de nuit entre Bangkok et la frontière laotienne avant hier soir, et l'acheminement de notre montagne de bagages jusqu'à Kasi notre village de résidence, nous avons loué huit motos à Vang Vieng. Après la traversée les nuées de moustiques de la tombée du jour, tout le monde arrive à Kasi.
Pour ce premier jour de prospection de l'expé 2014, un petit groupe de trois s'attaque à un des objectifs les plus prometteurs, la Nam Fuang. Il s'agit d'une vallée devenue accessible par une piste trois ans seulement avant. A moto, nous roulons à travers poussière et culs-de-poule au sud de Kasi. Après trois heures de moto et une montée épique jusqu'au col (1200 m) de la nouvelle piste, nous découvrons une vallée fermée, entourée d'immense pics calcaires gris acérés au fond de laquelle méandre la calme rivière Nam Fuang, flanquée d'une mosaïque de rizières et de champs de maïs. Les falaises à perte de vue qui doivent receler des kilomètres de grottes.
Le mois de février est la fin de la saison sèche au Laos et nous comptons sur le bas niveau des eaux pour permettre l'accès à des cavités autrement traversées par des torrents de boue.
Juste après la traversée du village hmong de Ban Non Sa implantée sur une ancienne terrasse alluvionnaire, nous suivons une piste de terre le long d'une falaise de 30 m de haut. A peine découvert l'accès à ce nouveau secteur, il faut déjà faire demi-tour si nous voulons être de retour à Kasi avant la nuit. Alors que je demande à un paysan s'il est possible de rejoindre Kasi en remontant la vallée (« non »), JB repère en pied de falaise un beau porche de grotte. Même si le temps est compté, nous courrons parcourir cette cavité. Une salle de 30 m de large par 10 de haut domine la vallée et se poursuit plein sud par une série de salles fossiles parcourue par des chauves-souris et un couple de grosses souris à grandes oreilles.
Un rapide croquis et nous remontons sur les motos vers Kasi, heureux d'avoir une première belle topo pour les prochains jours.
Trois heures de route plus tard, nous retrouvons les copains à la guest house couverts de poussière rouge. La même équipe décide de repartir dès le lendemain pour deux jours de bivouac et de recherches. Aux confins sud de la vallée, les cartes topographiques américaines des années 60 décrivent une rivière qui disparaît dans un énorme tunnel naturel...
DorianExplo Jour 1 Tham Tai - Adrien, Bruno, Dorian, Frédéric
Réveil aux alentours de 9h30, j'ouvre les yeux au son de la seule voix féminine de cette expédition, ce qui me fait commencer la journée de bon pied. Tout le monde est déjà sur le pied de guerre, les cartes de la région sont sorties et un cour improvisé de topographie s'organise rapidement pour les plus novices d’entre-nous. Une fois les différents groupes organisés et les objectifs de mission de chacun assimilés, nous voilà partit. Nous partons a 4 sur 2 motos avec Adrien, Fred et Bruno pendant que les autres partent en moto solo pour les missions plus éloignées où les chemins d'accès risquent d'être plus sinueux.
Au bout d'une quinzaine de km, a l'entrée du village de «Tham Tai», nous remarquons des entrées de cavité sur notre droite et décidons de stopper pour aller jeter un coup d’œil. Nous laissons les motos sur le bas côté et longeons la falaise jusqu'à tomber sur une petite grotte d'une dizaine de mètres de longueur ce qui en fait un terrain idéal pour se familiariser avec les techniques de topographie apprises plus tôt dans la journée. Nous montons ensuite sur le piton calcaire surplombant la vallée mais sans trouver d'autres trous a explorer. Au moment de redescendre, nous croisons un vieil homme du coin et le questionnons avec nos 3 mots de Laotiens sur sa connaissance d'autres grottes dans le coin. Comme ses explications semblent indiqués qu'il se trouve peut être un peu + de matière a exploration que ce que nous avons trouvé jusque là, nous lui demandons de nous montrer. Il nous emmène par un petit sentier jusqu'à une chatière se trouvant derrière un gros morceau de falaise effondré, autant dire que nous n'aurions pas trouver sans un petit coup de pouce. Un gros courant d'air frais se fait sentir a l'entrée nous faisant penser que l'on peut s'attendre à pas mal de vide une fois dedans et il ne nous en faut pas plus pour nous jeter a l'intérieur avec excitation. Notre guide improvisé préférant rester a l'entrée malgré notre offre de nous accompagner, il passe les quelques minutes suivantes à déblayer et nettoyer la chatière d'accès de ses feuilles mortes et autres cadavres fossilisés d'araignées.
Nous décidons de commencer par une exploration de l'ensemble de la grotte et de commencer la topo à partir du fond en revenant doucement vers l'entrée. Il s'agit d'une galerie unique et dans l'ensemble assez droite se prolongeant sur environ 200m avec une hauteur de plafond relativement basse, et par ci par la quelques détails «remarquables» comme des stalactites, une ou deux chatières de contournement, et même quelques graffitis. En un mot, on se croirait presque dans les carrières (surtout lorsque l'on trouve ça et la quelques vieilles bouteilles probablement «oubliées» par les jeunes du coin en mal de sensations fortes ou a la recherche d'un peu de fraîcheur, ou d'intimité..). La grotte en elle même n'est probablement pas très excitante pour un spéléologue chevronné, mais pour Adrien et moi qui sommes des néophytes, c'est un bon début. Nous déroulons le décamètre, relevons la pente et l'orientation, et dessinons un croquis sommaire de l'ensemble. Une fois notre besogne accomplit, nous regagnons la sortie où nous retrouvons notre guide qui est toujours la. Après l'avoir remercier chaleureusement et partager une cigarette avec lui, nous repartons sur les motos a la recherche du frigo le plus proche afin de profiter d'une boisson fraîche. C'est chose faite quelques km plus loin lorsque nous tombons sur une épicerie improvisée de bord de route. Au même moment nous découvrons un panneau indiquant une grotte se trouvant a 2km de là et décidons d'aller y jeter un coup d’œil. L'ensemble est très impressionnant avec des hauteurs de plafond atteignant 17m par endroits, nos frontales n'éclairant que bien peu ce qui nous entoure mais nous sommes contents d'y être, sachant que l'endroit parait officiellement fermé (et cadenassé)... Visite rapide car la lumière du jour commence à décliner et nous avons une trentaine de km a faire pour regagner notre camp de base, la ville de Kasi.
Sur le chemin du retour, nous profitons d'un magnifique coucher de soleil sur les montagnes environnantes, zigzaguons entres les vaches omniprésentes, et assistons a une scène plutôt insolite lorsque nous croisons un couple sur une moto ou la femme assise a l'arrière tient la perfusion de son mari du bout du bras pendant que celui-ci conduit. Une fois de retour a notre guesthouse, nous sommes rejoints rapidement par les autres groupes et échangeons les potins du jour. Nous apprenons rapidement que nous sommes les seuls à avoir cartographier quelque chose aujourd'hui, mais malheureusement rien de nouveau puisque d'autres membres de l'EEGC avaient déjà cartographier le même endroit 4 ans auparavant... Mais bon, ce sont des choses qui arrivent et cela sert toujours de pouvoir comparer 2 topos afin de mettre à jour la première version. Nous apprenons aussi une mauvaise nouvelle à savoir que l'un de nous est tombé sur sa moto et s'est pas mal écorché mais heureusement rien de trop grave, simplement quelques jolis bobos. La moto a prit chère aussi mais une demi-heure à l'atelier et environ 8 euros plus tard, la voici comme «neuve». Le reste de la soirée est plutôt calme, la fatigue se faisant sentir dans les corps après quasiment 24h d'action non-stop depuis l'arrivée à Bangkok un jour plus tôt (sans compter le vol long courrier avec escale en Chine pour la grande majorité d'entre-nous). Nous allons manger au restaurant d'en face, puis une fois de retour à l'auberge, nous visionnons les différentes photos/vidéos du jour, parlons du programme du lendemain, puis chacun regagne sa chambre tranquillement. Une bonne nuit de sommeil nous attend, demain est un autre jour (au Laos)!
Dorian
CatherinePremier jour d’expé. - Mimo Louis Cat et Régis
Le démarrage de la journée est un peu « traînant ». L’équipe vient d’enchaîner un long voyage, encaisse encore le décalage horaire et peut être les effets kiss cool du LSD…..
Je suis la première levée, suivi de peu par Bruno, Brewal, Mimo et Régis.
Après beaucoup de temps perdu (du repos dirons nous) et quelques cours de topo pour les novices, finalement a midi le départ s’organise.
Trois équipes sont formées, la mienne s’engage vers Ban Bouak et Longmakai. L’objectif est qu’une équipe de 2 s’arrête a ban bouak tandis qu’une autre aille jusqu'à Longmakai
Nous prenons la route : elle a bien changé depuis 2010 : elle n’est toujours pas goudronnées, mais les montagnes ont été dynamitées, et la route est beaucoup plus « claire » et malheureusement beaucoup moins belle.
Après une vingtaine de km, Louis fait sa seconde chute : son genou, son coude et sa main droite prennent cher. Il manque 16cm carré de peau sur sa main, je n’ose même pas regarder sa plaie. Heureusement Régis et Mimo ont de quoi faire un premier pansement.
Décision est prise : Régis et Louis vont rentrer à Kasi, la moto de Louis n’a plus de freins. Mimo et moi continuerons jusqu’à Ban Bouak.
Nous reprenons la route. J’apprécie la conduite de Mimo : c’est un habitué du 2 roues, il n’est pas cowboy, mais confiant.
Nous allons jusqu'à Ban Longpot, ou nous sommes moyennement bien accueillis. Deux blancs sur une moto qui cherchent des grottes…. Non non repartez il n’y a pas de grottes. Nous rebroussons chemin et nous arrêtons à Longmakai.
Nous n’avons pas relevé les km parcourus a l’aller, nous le faisons donc au retour.
A longmakai, nous faisons toutes les « boutiques » : Mimo a besoin d’une beerlao. Au final nous faisons une heureuse rencontre : un Hmong qui parle anglais ! Nous discutons un peu, lui montrons nos photos de 2010 : en fait, Thom Pom est le frère de Yang Sualor, notre guide en 2010 ! Nous lui expliquons que nous cherchons de grottes : pas de souci, il peut nous en montrer ! Parfait ! Aujourd’hui, nous n’avons pas le temps ni l’inventaire de 2010 (année ou quelques grottes de Longmakai ont été explorées). Du coup, pas d’explo pour aujourd’hui, mais nous retenons cette rencontre engageante, la route pleine de promesses… et les quelques 40km qu’il nous reste à parcourir pour rentrer à Kasi.
Mais nous reviendrons pour sur.
Nous reprenons donc la route, direction Kasi.
Au total nous aurons parcouru 92 km.